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 ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw)

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Artur-Judd ❝aj❞ Welsby
Artur-Judd ❝aj❞ Welsby
La marque des lunettes autour des yeux.La marque des lunettes autour des yeux.

◊ bouteilles à la mer : 523
◊ début des vacances : 28/12/2012
◊ ton âge : 29
◊ ton adresse : 24 birch street, chambre 69 ahahah.
◊ avatar (+ crédits) : sexy sebstan, par morphine.

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MessageSujet: ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw)   ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw) EmptyLun 11 Mar - 19:17


❝ artur-judd welsby ❞
“ Ugly is the world we're on, if I'm right then prove me wrong ; i'm stunned to find a place I belong. ”

c'est pour de faux...
Salut, moi c'est Artur-Judd Welsby, et même que des fois on m'appelle AJ (à prononcer à l'américaine s'toplaît) ; ça me fait rien, j'y suis tellement habitué qu'c'est devenu mon prénom. La dernière fois que j'ai soufflé mes bougies, y'en avait vingt-cinq sur le gâteau, parce qu'en fait je suis né le dix-sept février 1988, à Straddie, gros. Il paraît que je suis sérieux, toujours motivé, artistique, de bon conseil, mais je fais souvent chier parce que je suis aussi arrogant, autoritaire, éternellement insatisfait, trop solitaire même si au pire, je t'emmerde, connard. Je suis à Straddie depuis quelques semaines, mais n'oublie pas qu'j'y ai vécu et je suis là en tant que vacancier. Dans la vie je suis membre d'un groupe de rock, mais en fait je comprends que tu t'intéresses à moi, après tout, je suis célèbre. ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw) 2811179292

mais c'est vrai quand même.
Et sinon en vrai, je suis Marcie, mais je me cache derrière le pseudo de Shake. J'ai déjà presque dix-neuf ans & j'ai découvert ce forum dans ma boite mail, après l'avoir créé, uesh. Je pense que je viendrai à peu près tous les jours si vous l'voulez bien, et comme je suis adorable je vous préviendrai à l'avance de chaque absence (non, j'déconne). Si je devais dire un truc sur ce forum, c'est que j'espère qu'il vous plait, bordelouuu, même si je trouve qu'il manque quand même joseph gordon-levitt avec qui je pourrais faire des bébés I love you (bien-sûr ça a rien à voir, & je t'emmerde *o*). Soyons fous, j'accepte de voir des gens flooder dans ma fiche juste pour pouvoir les bannir juste après, et j'aimerais bien qu'on me garde l'avatar de sebastian stan - pour cela, je recense moi-même mon avatar !
Code:
[color=red]☇[/color] [size=10]sebastian stan ◊ artur-judd welsby.[/size]


mes vacances de fou, bébé.

  1. Les vacances à Straddie, pour toi c'est quoi ?
    Au final, c'est peut-être un peu comme un retour aux sources. Un moment où tu réalises que tu n'as pas ta place dans le monde, et où t'as besoin de retrouver l'endroit que t'as toujours connu et optionnellement, celui qui t'as toujours connu. C'est pas vraiment des vacances, au final ça ressemble plus à une pause à un moment confus de ta vie. Retour aux sources, ouais, ça colle plutôt bien.

  2. Mais d'ailleurs, pourquoi Straddie et pas un autre endroit ?
    J'ai juste l'impression d'avoir parcouru la quasi-totalité du globe, et il était sûrement temps que je m'arrête, que je me pose quelque part et que j'y reste un moment pour réfléchir. Straddie s'est imposée d'elle-même en fait. Après tout, c'est elle qui m'a choisi à la naissance et je pouvais bien l'honorer encore un peu en revenant. Non, en vrai, j'ai tellement une vie hors-du-commun qu'il fallait que je retrouve un peu de normal, et c'est ici que je le trouve.

  3. Et du coup, ça fait combien de temps maintenant que t'es ici ?
    J'suis pas adepte des calendriers, mais je dirais trois bonnes semaines. J'essaie de me réhabituer à la vie un peu normale, sans jamais oublier de me mettre au boulot de temps en temps. En bref c'est tout récent et le pire, c'est que j'ai aucune idée de combien de temps je vais bien pouvoir passer ici.

  4. D'accord les vacances c'est cool, mais on le sait tous qu'en venant ici tu voulais fuir quelque chose... Mais quoi donc ?
    Bien-sûr que c'est cool les vacances, yo ! Ce serait mentir que de dire que je fuis rien - alors je vais dire que je suis revenu ici pour fuir cette vie qui est sûrement arrivée un peu trop brutalement. Ou peut-être que je veux fuir cette personne que je suis devenu - le nouveau moi c'est imposé de lui-même &, quand j'y réfléchis un peu plus attentivement, j'me dis qu'il s'est invité sans ma permission. A part ça, j'crois pas avoir d'autres squelettes dans mon placard.



vas-y j'suis pas comme toi moi !
afin de déterminer ton groupe, tu choisis la réponse qui correspond au mieux à la pensée de ton personnage parmi les six réponses proposées. Merci de n'en choisir qu'une, sinon cimer comment on va galérer à définir ton groupe ! Tu coches la réponse choisit à l'aide de ce symbole : ☑️ ou de celui-là : ✓. Pour les autres réponses, tu laisse celui-ci déjà installé ☐.
  1. Tes journées se résument à :
    ☐ Le travail, c'est la santé. Faut bien les gravir, ces échelons !
    ☐ Métro, boulot, dodo... Comme tout le monde, au final.
    ☐ La routine, c'est pour les vieux ou les cons. Toi tu t'éclates tous les jours !
    ✓ Être le plus créatif possible. Peinture, dessin, musique, toi tu peux pas faire comme les autres.
    ☐ Rien. Enfin tu vis au jour le jour quoi.
    ☐ Tu sais pas trop, encore. On verra bien !

  2. L'amour pour toi, c'est :
    ☐ Bonne question. Un truc que tout l'monde a l'air de connaitre, sauf toi, tiens.
    ☐ Un truc qui sert à rien. C'est fait pour faire mal, c'est tout.
    ✓ L'a quoi ? Non désolé, connais pas.
    ☐ Un truc que tu aimes pratiquer dans des lieux et avec des gens différents...
    ☐ La plus belle chose au monde, sans aucun doute.
    ☐ La raison précise pour laquelle ton cœur bat actuellement.

  3. Une journée réussie pour toi, c'est :
    ☐ Une journée avec ton ou ta chéri(e) te suffit à être heureux.
    ☐ Rien de tel qu'une journée pleine de partage et d’entraide.
    ☐ Une journée remplie d'amour, de fleurs et de baisers...
    ☐ On s'en fout de la journée, ce qui compte c'est la soirée de dingue tu vas passer !
    ✓ Les meilleures journées sont celles auxquelles on ne s'attend pas !
    ☐ Une journée productive où tout se déroule comme tu l'avais prévu.

  4. Si je te dis St Valentin, tu me réponds :
    ✓ Une journée comme les autres, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
    ☐ Un truc rempli de mauvais souvenirs que tu préfères oublier.
    ☐ Encore plus commercial que Noël. Franchement, ça craint.
    ☐ Sans aucun doute la meilleure fête de l'année !
    ☐ Merde, tu vas encore passer dans semaines à chercher quoi acheter...
    ☐ La fête la plus ringarde au monde. Un jour, faudra accepter le fait qu'on est au 21ème siècle quoi !

  5. Blanche-Neige & les 7 Nains, pour toi c'est :
    ☐ Rien de spécial, mais maintenant que tu y penses, Blanche Neige est quand même vachement moche...
    ☐ Un excellent film pour les gamins, même aujourd'hui.
    ☐ Un truc rempli de clichés qui donne la gerbe et ment aux enfants.
    ☐ Ton enfance, des tas de souvenirs plutôt cool.
    ✓ Quoi ? Mais qu'est-ce que t'en as à foutre, toi, au juste ?
    ☐ Ton film préféré ou presque, sans aucun doute !

  6. Titanic, tu l'as :
    ☐ Vu des milliers de fois & tu ne t'en lasseras jamais.
    ☐ Vu pleins de fois et même si tu sais comment ça se finit, tu pleures à chaque fois.
    ☐ Pas vu, putain c'que ça a l'air cul-cul comme truc !
    ✓ Vu, comme tout le monde, c'est un classique après tout.
    ☐ Vu, et ok, Leonardo a plutôt la classe. Mais de là à pleurer à la fin, faut pas abuser...
    ☐ Vu, ou peut-être pas, tu sais plus trop mais c'est pas important.

  7. Quand tu gagnes de l'argent, tu es du genre à :
    ☐ Tu sautes sur l'occasion pour acheter un truc super cool à ta moitié.
    ✓ De l'argent, t'en gagnes tout le temps, toi.
    ☐ Tu en partages toujours un peu avec quelqu'un que tu aimes.
    ☐ Le mettre de côté, ça servira un jour, tu le sauras le moment venu.
    ☐ Le dépenser en masse, rien de plus important que les vêtements !
    ☐ Faire attention tout en sachant te faire plaisir.

  8. Le jour de ton mariage, tu seras :
    ☐ Probablement pas là. Depuis quand tu dois des comptes à quelqu'un ?
    ✓ Le mariage, très peu pour toi, mais merci quand même.
    ☐ Quel mariage ? Sérieusement, QUEL MARIAGE ?
    ☐ Tu sais pas trop, en fait t'y réfléchis encore, après tout ça se décide à deux.
    ☐ En blanc ou en noir, comme le veut la tradition.
    ☐ La personne la plus heureuse au monde. Ce sera ta journée et celle de personne d'autre.

  9. Ton endroit préféré à Straddie, c'est :
    ☐ Chez-toi, franchement c'est sympa comme endroit.
    ✓ Le bar.
    ☐ La plage.
    ☐ Tu adores Straddie dans sa totalité
    ☐ Le parc, l'endroit le plus romantique au monde.
    ☐ Ton bureau, enfin là où tu bosses quoi.

  10. Les adjectifs qui te correspondent le mieux, c'est :
    ☐ Sérieux, travailleur, droit dans tes bottes.
    ☐ Influençable, affectueux, adorable.
    ☐ Généreux, pessimiste, borné.
    ☐ Fleur bleue, bohème, idéaliste.
    ☐ Volage, déterminé, un peu matérialiste.
    ✓ Indécis, créatif, pacifiste.


Dernière édition par Artur-Judd ❝aj❞ Welsby le Lun 1 Avr - 16:17, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw)   ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw) EmptySam 20 Avr - 12:42

❝ I've got the wind at my back and my foot to the floor,
You got me runnin' wild and free. ❞ ❝ having fun to the sound of love. ❞ (ajw) 2246813357
J’ai lu quelque part que la vie c’est nul, et après, on meurt. J’aurais aimé pouvoir dire le contraire, vraiment. J’aurais aimé m’en convaincre et avoir cette force de convaincre tout le monde autour de moi, de faire voir au monde que cette phrase est fausse et que tout est différent. Je ne sais pas si c’est parce que la lueur est trop loin, ou bien simplement parce que je suis aveugle. Mais cette phrase est vraie. C’est la vérité, les fondements même de la vie auraient dû être basés sur ça. La vie c’est nul, et après on meurt. Point.

Image flottante

Mon histoire débute un dix-sept février, c’était peut-être un mardi ou bien un samedi, à vrai dire je ne le saurais jamais et ça n’a aucune foutue importance. Vous connaissez forcément le vilain petit canard, celui que tout le monde plaint mais dont personne ne souhaiterait jamais se retrouver à sa place. Et comme je vous comprends, mon dieu – parce que c’est horrible, d’être le petit animal laid au milieu de toutes ces sublimes créatures. C’est difficile d’être la cinquième roue du carrosse, le maillon de trop. Il en faut toujours un – je souhaite que ça ne soit pas toi. J’aurais aimé que tu souhaites la même chose pour moi, mais apparemment, ce n’est pas le cas. Car c’était moi, le canard tout moche que tout le monde déteste éperdument. Je suis cet enfant non-désiré, celui qu’on appelle « l’erreur de jeunesse ». Je ne sais même plus si j’ai un jour connu mon paternel – ce qui est certain, c’est que je ne me souviens de rien à son sujet, et peut-être même n’ai-je jamais connu son prénom. L’éducation qu’on m’offrit fut si succincte qu’elle ne mériterait probablement même pas un tel titre – car celle que j’appelais à l’époque ‘maman’ jonglait entre deux, trois jobs pour subvenir à nos besoins – surtout les siens, en fait. De mes souvenirs les plus lointains, je me souviens qu’elle déposait toujours les mêmes crayons trop taillés pour être correctement tenus sur l’unique meuble de la pièce et me priait de jouer avec, de dessiner. Dessiner quoi ? Les voisins ? Le taudis qui leur servait de maison ne donnait même pas envie d’être dessiné. La famille ? Détruite, elle avait volée en éclat bien avant que je ne pointe le bout de mon nez. Je me demande à partir de quel moment ça a dérapé. Je sais par contre quand le ciel sombre a laissé passer une éclaircie. J’avais douze ans et j’étais un môme comme les autres, à la différence près que eux, ils avaient des vêtements propres, fraichement lavés par des mamans dont le seul objectif semblait de se faire une place dans un schéma public trop peu stable. J’avais douze ans et la morve au nez, les mains dégueulasses et des notes trop nulles pour inquiéter mes professeurs. C’est à ce moment-là que j’ai découvert ce qui deviendrait, plus tard, mon unique raison de respirer : la musique. Car rien, jamais rien ne sera plus fort que les battements du cœur, au rythme des boom de la batterie.
Parfois, il m’arrive de me dire qu’elle aurait sûrement mieux fait de m’abandonner, que même les murs sales et les cafards rampant des orphelinats m’auraient offerts plus d’amour qu’elle ne l’a jamais fait. Et puis, parfois, j’arrive à oublier. Après une dizaine de bières, quelques rails de poudreuse et des heures de souvenirs en moins.
J’aimerais la détester plus que ça, mais je n’en ai pas la force. Peut-être ai-je déjà déversé mon lot de haine sur cet homme qui m’a donné la vie dans le simple but d’en faire un enfer. Dieu merci – ou pas d’ailleurs, car aucun Dieu si ce n’est celui de la volonté, ne m’aura rendu service – je m’en suis sorti tout seul. Comme le sale vilain canard que j’étais, vingt ans auparavant.

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On avait seize ans et on fumait plus que des feux de forêt, on buvait pour oublier, on séchait les cours et on allait foutre le bordel à tous les concerts de la ville. On était des paumés et on s’en était plutôt rapidement rendu compte, à l’année de nos quinze ans précisément. On s’était rencontrés par hasard, mais j’avais assez vite compris que j’écrirais un bout de chemin aux côtés de ce mec. On fait semblant d’être virile, d’avoir des couilles mais si je devais dire la vérité et rien que la vérité, je dirais simplement que sans ce gars, je serais juste une merde, encore plus paumée qu’à l’époque. On n’avait pas de perspective d’avenir, aucun projet, que dalle – c’était juste nous et notre envie de hurler notre rage contre ce monde. Alors on a commencé à prendre des instruments, sans trop réfléchir à comment on allait bien pouvoir extérioriser notre haine. C’est venu tout seul, finalement ; et comme tous les groupes un peu loyaux, on a commencé à jouer n’importe quoi, au fond de son garage. Parfois c’était pas mal – la plupart du temps c’était de la belle merde. Mais on l’aimait assez, notre merde, parce qu’on la faisait ensemble et que, dans tout ce bordel, on arrivait à se comprendre, c’était suffisant. Autodidacte à nos heures perdues, on s’improvisait de longues répétitions où le but était juste de faire du bruit – et puis, au fil du temps, on a fini par capter qu’on serait rien comme chanteur. Il prenait le micro, puis me le passait, et parfois ça sonnait pas trop mal. Les concerts dans les bars ont fini par remplacer l’école, parce que de toute façon les artistes n’ont pas besoin de tout ce baratin juste fait pour te formater. Et c’est comme ça qu’on est devenus Nous, un petit groupe de trois mecs, un peu prétentieux, sans grand moyen, mais avec de plus en plus de talent. Jusqu’au jour où la chance, le destin, ou simplement une maison de disque est venue taper à notre porte.
On avait dix-neuf ans et quand on nous demandait ce qu’on voulait, la réponse venait très vite : faire de la musique, tout simplement. J’écrivais quelques phrases et Lach’ les mettait en musique, ça sonnait très bien et on en voulait pas plus. Enfin, c’est ce qu’on croyait. J’ai rien compris le jour où ce mec est venu squatter ce qui nous servait à l’époque de loge – en somme, une salle pourrie et quelques chaises bancales. C’était le premier qui nous serrait la main en guise de bonjour, et qui nous appelait pas juste par nos noms de famille. Il a commencé à parler et déjà, j’écoutais plus ; blocage mental, quand ton cerveau voudrait entendre la suite, mais qu’il n’en est pas capable. C’est seulement au moment où Lach’ a répondu qu’on « allait réfléchir » que tout est devenu plus clair. J’étais né pour faire de la musique ; au fond, c’était la seule chose à laquelle j’étais plutôt bon, j’avais jamais eu de chance, je me devais de saisir la seule qui se présentait à moi. C’était ma façon de dire un gros « ALLEZ VOUS FAIRE ENCULER » à tous ces salauds qui m’avaient rejeté. A mon père, en somme.

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Et c’est comme ça qu’on est partis, les mains dans les poches et le sourire aux lèvres ; le vent dans les cheveux, aussi. On était juste trois gars à peine sortis de l’adolescence, bientôt propulsés sur le devant de la scène Américaine. On faisait juste de la musique pour nous, depuis des années. Et puis, un beau jour, un mec nous a montré qu’on pouvait en faire pour les autres, et que ce serait probablement bénéfique pour tout le monde – et pour quelques portes-monnaies, aussi. J’étais pas contre, gagner de l’argent, mon argent, et le dépenser utilement. J’étais pas contre écrire des paroles et entendre les gens les répéter en chœur.
Un an enfermés dans un studio. Les premiers jours, semaines, mois, ça émerveille. Les étoiles dans les yeux, le sourire aux lèvres et l’envie de toucher à tout. Mais bien vite, tu te rends compte que t’es pas là pour rire et que ce studio n’est pas gratuit. Alors tu joues, t’apprends, tu créés. Et un jour, même, t’écris quelque chose qui te plait assez pour être enregistré. Mais c’est jamais assez bien, alors tu recommences, une fois, deux fois, mille fois. Et un beau matin (ou au beau milieu de la nuit après trois jours sans dormir, ou presque), après 365 jours sans avoir vu un seul rayon de soleil, on te dit « okay, je crois qu’on tient quelque chose. » Mais toute la pression retombe quand l'album finit par s'écouler à beaucoup, beaucoup d’exemplaires. Les gens entendaient à peine parler de ce petit groupe Australien, mais ça leur plaisait – ça sonnait rock, ça sonnait bien et c’était pas trop débile. Ça fait toujours bizarre de zapper et de tomber sur ta gueule, à la télé. Au début c’était juste un seul clip, qui passait souvent. Puis c’est devenu des interviews, des reportages, quelques pubs. Au début c’est plaisant, t’oublies la misère d’un passé trop douloureux. Mais très vite, après deux trois dates, tu te remets à réfléchir. La fatigue envahie ton corps, tes yeux se font lourds et tes mouvements hésitants. Après trois mois de tournée, t’es devenu un véritable robot : toujours les mêmes gestes, les mêmes chansons, les mêmes signatures. C’est toujours la même chose. Et parfois, la monotonie de ton quotidien te laisse un peu de temps pour méditer sur ta condition, et tu réalises que tu t’es perdu. Et ça, ça craint.
Mais ça va. Parce que ça fait mal cinq minutes – puis tu tombes sous les coups du sommeil, et tu t’endors quatre heures, cinq si t'as du bol. Puis tu te réveilles, et tu refais la même chose. Encore. Et encore. Et encore.

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« Votre premier single, ‘Because I’m blind’ est disponible sur Itunes depuis seulement une semaine et il est toujours en tête des téléchargements depuis… Qu’est-ce que vous pouvez dire là-dessus ? » Les yeux perdus dans ceux de la journaliste, mon sourire semble l’atteindre – à moins que ce ne soit cette petite étincelle dans mes yeux, qui brillent depuis la première question qu’elle nous a posé ? J’attends, je fixe la demoiselle, dont les yeux semblent me dire « allez, réponds, bordel. » Mais je ne répondrai pas, pas tout de suite. Il faut savoir se faire désirer, un peu – laisser de la place aux autres, aussi. D’ailleurs, c’est l’un d’eux qui prend la parole. « C’est assez dingue de se dire que personne ne nous connaissait y’a encore un mois et qu’aujourd’hui, des tas de gens chantent cette chanson à tue-tête un peu partout dans le pays. » J’aurais pas dit ça comme ça, mais soit. On est trois dans le groupe, il faut que l’autre donne son avis. Après, ce sera le meilleur pour la fin. « C’est un peu de fierté, mais surtout beaucoup de joie. On a travaillé dur sur ce titre, et sur cet album tout court. Donc ouais, on est contents, et ce serait cool que ça s’arrête pas. » Un léger rire, très rapidement suivi d’une autre remarque. « Que ça s’arrête jamais, quoi. » Je sais pas si c’est mon égo qui le ressent comme ça ou si c’est bel et bien la réalité, mais je sens que les autres ont besoin que j’ajoute un truc. Que je parle, que je dise quelque chose – mon esprit de leader me dépassera toujours. « Faut surtout pas oublier comment ce titre a été écrit, quoi. » Et tous les regards se tournent vers moi dans l’attente de, bah, la suite. Je me replace dans mon siège avant de mieux reprendre. « A la base, on voulait écrire une chanson d’amour, mais c’était tellement nul que ça a fini par devenir une chanson qui critique les chansons d’amour. On est un peu l’cliché du groupe pas assez doué pour écrire quelque chose de beau, alors on se contente de se foutre de la gueule de ceux qui le font. Et ça marche, merci les gars d’avoir compris notre message ! » Elle sourit, comme si mes derniers mots venaient achever un article parfait. A vrai dire, j’en ai rien à foutre de cet article, je le lirai même pas. Mais c’est cool de lui faire plaisir, du coup ça me fait plaisir aussi. Enfin, un peu, quoi.

« Okay les gars, on va bientôt monter sur scène là ! » La pression monte, s’empare de tous mes membres, les brûlent pour mieux les geler. Paralysie totale – c’est la même chose, à chaque fois que l’annonce tombe. Dans quelques instants, je serai sur cette scène, face à une horde de gens prêts à tout pour que cette soirée soit le soir de leur vie. A ce moment-là, tout ira bien ; mais pas pour l’instant. Je sens mon cœur battre la chamade et je peux à présent le sentir jusque dans toute ma poitrine. Alors je ferme les yeux et le silence m’envahit, une dernière fois. Les oreilles bouchées, je respire à grande goulée, prisonnier de ma cage de verre, la seule qui puisse me garder en vie dans ce genre de moment. « Dans dix secondes ! » DIX. C’est silencieux, ça fait du bien, c’est tellement rare. NEUF. Même dans le silence de la nuit le plus complet, on entend toujours le bus. HUIT. Ou alors c’est une espèce de bruit, un sifflement répétitif qui ne quitte jamais vraiment ton esprit. SEPT. Je sais même plus si je préfère ça, ou les cris. SIX. Tout ces gens qui me hurlent dessus chaque soir, comme si j’étais un morceau de viande prêt à être avalé tout cru. CINQ. Mais au fond je les aime, ces gens. Ces bouilles toutes aussi différentes les unes que les autres. Mais à la fois si semblables. QUATRE. C’est nous qui les avons réunis, mais maintenant c’est eux qui nous garde en vie. TROIS. Et alors, tant qu’ils sont là, nous on l’est aussi. DEUX. Rien ne s’arrêtera jamais, car c’est trop beau, trop jouissif, comme situation, comme vie. UN. C’est nous et eux contre le monde, et personne ne pourra jamais rien y faire. Des cris, des hurlements, une lumière qui s’éteint et mon cœur qui s’emballe une dernière fois. Un dernier sourire complice, quelques tapes dans l’épaule, et ça y est, c’est parti. Les cris augmentent, l’euphorie grandie et on arrive. ZERO.

« AJ, une photo s’il-te-plaît ! » Je souris, même si j’ai honnêtement aucune idée de qui je suis censé regarder. Alors y’a cette petite blonde qui s’approche de moi, tout sourire, tend son appareil photo à bout de bras et se glisse dans mes bras. Le flash dans la gueule, aucun clignement d’œil. Alors je souris à l’objectif comme j’ai si bien appris à le faire, comme si j’étais l’homme le plus heureux du monde. Le même sourire que celui qu’ils voient sur les photos, sur les albums, sur les pages des magazines. Car ce sera leur seul souvenir et ils le garderont tous précieusement – avant d’oublier complètement qui je suis, ce que je faisais, et ce que j’ai pu apporter à leur vie. Sous une pluie de compliments mêlés à des requêtes – toujours les mêmes, une photo un autographe un petit mot – je m’éloigne. Il faut que je redevienne moi-même, un peu. Même si j’aime cette vie, ces gens, ces concerts et ces cris, j’ai besoin de redevenir celui que j’étais avant de quitter mon Australie. J’ai besoin d’un retour aux sources. Car au fond, j’ai oublié qui j’étais – oh non, je n’sais plus qui je suis.
Aujourd’hui j’ai peur de vivre – demain j’aurai peur qu’on m’oublie. Tant pis.

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