Aujourd’hui pourrait être la journée de l’ennui. Je me suis levé aux aurores afin de faire toutes les tâches ingrates qui m’attendaient, comme passer l’aspirateur dans tout mon appartement, et faire le ménage en général, et ça ne m’a duré pourtant que trois quarts d’heures. J’ai tout rangé, je l’avoue un peu en troisième vitesse donc de manière très désordonnée, et après ça j’ai fais la poussière assez rapidement. Mon travail a été assez bâclé c’est vrai, et mon appartement n’est pas très grand mais je m’étonne moi-même d’avoir mis aussi peu de temps pour tout nettoyer. Après m’être félicité, je me suis rendu compte que je n’avais plus rien à faire. Je ne travaille pas, et sortir tout seul me déprime d’avance, tout comme rester allongé sans rien faire. Après moult réflexions, je décide d’aller au restaurant de mes parents, où je bosse habituellement comme barman. Aujourd’hui c’est fermé, mais j’y ai quand même accès. Il y a des avantages à être le fils des propriétaires, avoir un double des clés en est bien la preuve. J’enfile ensuite un t-shirt cool gris tout simple, et un jean neuf, troquant ces vêtements contre ma tenue « spécial ménage ». Oui je sais ça a l’air bête dis comme ça mais je n’ai pas trouvé plus pratique. C’est des vieux trucs que je portais il y a un moment et qui sont complètements dépassés, donc je les recycle à ma manière. Je mets mes chaussures en vitesse et j’attrape ma veste, puis je file, direction « the yellow palm ». Ce n’est pas loin, et je mets cinq petites minutes en voiture avant d’arriver. J’ouvre la porte du bar, et je rentre dans l’établissement. J’adore l’atmosphère qui s’y dégage, ça m’a toujours donné une impression de sécurité, en tout cas du plus loin que je m’en souvienne. Au début, j’étais moyennement emballé par ce projet de création d’un bar restaurant, après tout ce n’est pas une mince affaire que de monter un commerce, surtout que mes parents n’avaient jamais tenu une enseigne auparavant. De plus, Straddie est une île, et j’avais peur que personne ne fréquente le restaurant car nous étions des continentaux, des étrangers à leurs yeux. J’avais tort, on a tout de suite été très bien accueilli par la population locale, et c’était rempli tous les soirs, que ce soit par les touristes ou les habitants. Ca fait plus de dix ans, et je me sens tellement bien ici. Sortant de mes premiers souvenirs sur l'île, je vais directement m’asseoir sur un tabouret autour du comptoir, et je sors mon portable, qui même si il n’est pas très récent me convient parfaitement pour communiquer. J’envoie un texto à Lexie, lui demandant de me rejoindre au yellow palm. J’espère qu’elle va accepter, j’ai vraiment envie de la voir et de lui parler. La réponse me revient rapidement et est positive, j’attends donc que mon amie me rejoigne avec une impatience que je peine à réfréner.

Cela faisait maintenant presque un an que j'était à Straddie et bien que je m'était dit que Straddie n'était que temporaire, que c'était pour mettre mes idées au claires et prendre du bon temps, je ne voulais plus partir. Je m'était trop attaché à cette ville, aux gens, aux lieux, à la plage, à tout. Straddie était devenu ma maison et je ne voulais plus la quitter. De plus, je ne saurait pas où aller, je n'avais personne qui m'attendais quelque part. C'est ainsi, que ce matin là, j'avais décidé de me renseigner sur les potentiels logements où je pourrais habiter, parce que l’hôtel, c'est bien, mais j'avais besoin d'un chez moi, un vrai chez moi. J'avais passé plus d'une heure à l'agence immobilière de Straddie à chercher l'endroit parfait, je n'étais pas très compliqué, appartement, villa, petite maison, ça m'était égal, mais il fallait que j'ai un coup de coeur et, bien sur, ce n'était pas encore arrivé. J'avais aussi pensé à une collocation, ça aurait pu être marrant mais j'attendais qu'une opportunité se présente. Après moult recherche et aucun coup de coeur, je décidai de rentrer, je reprendrai mes recherches plus tard.
Sur le chemin du retour, je reçu un sms de Malone qui me proposa de le rejoindre au restaurant de sa famille. J'adorais ce restaurant, l'ambiance qui s'y dégage y est très agréable et on y mange divinement bien. C'est avec grand plaisir de ma réponse fut positive et je me dirigeai vers « the yellow palm ». J'avais très envie de voir Malone, je m'étais beaucoup rapproché de lui c'est dernier temps et je me sentais agréablement bien en sa compagnie, cela faisait longtemps que je n'avais pas ressentit ça. Pour l'instant, notre relation était juste de l'amitié mais plus d'une fois, l'idée d'aller plus loin m'avait traversé l'esprit mais je ne savais pas si ses sentiments était réaliste et puis, on ne peux pas dire que les relations amoureuses soient mon point fort, souvent, je prend peur lorsque ça devient séreux et m'enfuis. Je n'avais pas envie que les chose se passe comme ça avec Malone car je tenais vraiment à lui.
J'arrivai alors devant le restaurant, aujourd'hui, il était normalement fermé mais je trouva la porte ouverte, alors j'entrai sans trop me poser de question.

Alors que je joue avec mes clés, j’entends la porte du restaurant s’ouvrir derrière moi. Je me retourne, sûr de voir alors Lexie, et bingo, c’est bien elle qui avance jusqu’à moi. Je me lève de mon tabouret et je m’avance à sa rencontre, le regard éclairé de la voir. Enfin, j’imagine, je n’ai pas de miroir sur moi pour pouvoir me regarder, mais je sais en tout cas que je suis heureux à la perspective de passer du temps avec elle, alors ça doit se ressentir. «Coucou ma belle. Dis, tu vas bien ?» Elle a l’air reposée et en pleine forme, mais je demande tout de même par politesse, puis ça m’intéresse aussi, elle sait qu’elle peut compter sur moi en cas de pépin, n’importe lequel, elle n’a qu’à m’en parler. Je suis assez serviable et compréhensif avec tout le monde, c’est vrai que j’aime bien écouter les autres, même si en retour je parle très peu de moi. C’est vrai que je n’aime pas trop en dévoiler sur ma petite personne, puis je suis pas tellement le genre de mec à classer dans les égocentriques. Par contre, ouais je suis une oreille attentive, et puis en plus je ne m’en cache pas (enfin sauf à la principale intéressée) mais Lexie me plaît bien. Et c’est autant physiquement que mentalement. Je m’entends bien avec elle et nous n’avons aucun problème à trouver divers sujets de conversation, ce qui est très agréable dans une amitié. Honnêtement, c’est pas très cool quand on reste avec quelqu’un et qu’on ne trouve absolument rien à se dire. Parfois, je me dis que j’aimerais avoir plus qu’une simple amitié avec Lexie, mais il y a toujours ce manque de confiance en moi qui m’empêche de parler de mes sentiments, je me dis à chaque fois qu’elle ne peut pas s’intéresser à moi. Je sais que depuis que je suis à Straddie le regard des filles a changé, je plaît plutôt bien, mais c’est dur de réussir à me persuader que j’aurais une chance avec la jeune femme. Je me rends compte que je la laisse un peu en plan au milieu de l’établissement, et lui prenant doucement la main je la mène au bar. «Tu veux un truc à boire ? Ou à manger, il y a une énorme cuisine bien remplie juste derrière. » Je lui souris, et je m’assois à côté d’elle. J’aurais sans doute à me lever dans un instant, mais je profite quand même de ce petit moment.