C’est le dix mai que je suis arrivée dans ce bas monde, dans ce monde fait de personnes toutes aussi fausses, hypocrite que possible. Si j’avais su , je n’aurais peut être pas eu envi de venir par ici, voir la lumière, le soleil, le vent sur mon visage restant au chaud dans le ventre de ma mère. Cela aurait pu me permettre aussi de ne jamais la quitter, de ne jamais être séparée de cette personne que je n’ai finalement jamais connu, bien trop jeune pour me souvenir d’avoir été dans ses bras, d’avoir sentie ses baisers sur mes petites joues. A seulement trois ans me voilà sans parents, un accident puis plus rien, c’est une question que j’essaie de laisser dans ma tête, je sais que ma grand-mère a toujours épargné ce sujet de peur de me dire la vérité, la vérité sur ce moment douloureux de sa vie. C’est finalement ma grand-mère qui s’est occupée de moi comme elle a pu, étant jeune elle était secrétaire dans un hôpital, je l’accompagnais souvent, me baladant sur mes petites jambes dans les couloirs, j’étais fascinée par ce monde, les médecins qui courraient partout et moi au milieu dans un monde bien trop grand pour moi. Les années ont passée, devenant une enfant puis une adolescente, tout le monde connaît sa crise d’adolescence, je n’ai pas été une exception mais ma grand-mère n’a jamais eu à se plaindre de moi, toujours très attentionnée envers ma « mam » comme je disais, je ne passais pas beaucoup de temps à faire mes devoirs, préférant sortir avec mes amies dans les rues et faire les boutiques. Je n’avais pas beaucoup d’argents, seule avec ma mam on avait du mal à subvenir à nos besoins, je ne vivais pas au dessus de nos moyens, j’étais même du genre à travailler faire des petits boulots, garder des enfants le soir, j’ai toujours aimé les enfants, ils sont mignons, attendrissants.
Avec mes amis, je passais des journées à faire des chroniques pour le lycée, j’aimais faire la journaliste, populaire beaucoup de personnes essayaient de s’identifier à moi, je le vivais plutôt bien mais je me demandais bien ce qu’ils pouvaient m’envier, j’avoue que je n’ai jamais compris. Je n’étais pas du genre à sortir avec des mecs, ni même à coucher à droite à gauche, non j’avais d’autres envies, juste faire la fête et vivre au jour le jour, c’est comme ça, ma vie c’est l’incertitude, le destin … Après le diplôme en poche pas sans problèmes, j’ai arrêté l’école préférant trouver un job, j’ai fini par faire des petits boulots, des petits trucs par ci par là, rien de bien passionnants, c’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Eden. Au premier abord, il était tout l’opposé de moi, simple, riche, ambitieux et surtout travailleur, il ne pouvait s’intéresser à moi et pourtant il me faisait la cours : j’avais vingt deux ans. Depuis les quatre dernières années, Eden suit ma vie, il fait parti de ma vie, il est ma vie et pourtant comment dire que je ne peux pas vivre avec lui, je ne peux pas lui appartenir, non on est de deux mondes tellement différents. Souvent on s’engueule, on se sépare mais finalement on finit toujours par se remettre ensemble comme si nos vies ne pouvaient se vivre indifféremment, nous sommes surement liés pour le meilleur et surtout le pire, je le sais et pourtant je me noie dans cette relation.
Puis y a Loé, ma patronne, elle est super, je sais que grâce à elle je suis devenue un peu importante, j’aime mon métier, j’aime tout ce qui me relie à elle en réalité, je suis bien, amie, complice … Si je suis venue par ici c’est bien pour pouvoir vivre de belles vacances, trouver un petit bout de paradis pour aussi abandonner quelques instants ma vie, ma relation avec Eden, mon chaos.