Alexander était dans sa cave, en train de s’entrainer. Il donnait des coups sur un sac énorme suspendu au plafond pour se rappeler la sensation de ce qu’était de frapper. Il aimait son sport, le contact avec l’autre. Il avait rencontré Olivia, et il savait désormais qu’il pourrait s’entrainer avec elle, quoiqu’il arrive. Elle était une bonne apprentie. Il aimait continuer à donner des coups dans ce foutu punching-ball mais il entendit la sonnette de la maison retentir. Il prit une serviette pour s’essuyer le front et le torse car il était dans un pantalon de survêtement gris, et il espérait que Skylar aille ouvrir. C’était avant de réaliser qu’il n’était pas là de la journée, parti plonger au fond de la mer. Il se retrouvait donc seul à devoir ouvrir à l’inconnu. Il soupirait fortement et se dirigea vers la porte de la cave en montant les escaliers qui menaient à la maison principale. Il baissa la musique légèrement et ouvrit sa boite à joint pour en allumer un. Il le porta à ses lèvres et il tira une longue bouffée d’herbe. Il n’aimait pas les barrettes de shit. Il était beaucoup plus tourné vers l’herbe, la bonne weed. Les tisanes de feuilles, il s’en faisait constamment.

Le pétard entre les lèvres, il ouvrit d’un pas nonchalant la porte à la personne qui venait le déranger de son sport quotidien. La fumée qu’il recrachait était devant ses yeux et il mit un moment à distinguer le visage de la personne en face de lui. Il fronça légèrement les sourcils quand les traits devenaient de plus en plus clairs. « Ju… Julian ? » Il ouvrit en grand les yeux en restant plutôt choqué de qui se trouvait en face de lui. Son meilleur ami était là. Il l’avait laissé à Monaco en oubliant complètement son passé. Il n’avait pas envie de le mêler à ses problèmes et le souci, c’est que c’était difficile. Après Manhattan, voici que Julian débarquait à son tour. Il restait planté là, sans bouger, terrorisé à l’idée de devoir affronter les leçons de morale de son ami. « Oh putain… » C’est tout ce qu’il put sortir.

Quand il vit Julian, son cœur fit un bon énorme. Il eut l’impression de se retrouver dans un dessin animé, ou était-ce peut-être juste un délire de drogué ? Une illusion, un hologramme de son meilleur ami, car il lui manquait. Son meilleur ami lui manquait réellement, et fuir avait permis à Alexander de le protéger, comme il protégeait ses sœurs, comme il protégeait Manhattan et Julian. Mais jamais le danger avait été aussi proche que maintenant. Il n’avait pas envie de le mettre en premier plan, au cas où ces enfoirés reviendraient lui faire la peau pour ne pas l’avoir remboursé. Alexander n’avait pas eu les couilles de demander de l’aide à son meilleur ami, alors qu’il était certain que ce dernier l’aurait aidé mais il avait tellement honte qu’il n’avait pas bougé d’un poil et il avait préféré fuir. Il savait que ça puait la drogue dans sa villa. Skylar avait prit l’habitude, donc il n’y avait plus de problème avec lui. Julian connaissait la tendance aux substances illicites d’Alexander. Il ne savait surement pas que c’était à ce point là.

Julian demanda à Alexander d’entrer, mais ce dernier était sous le choc. Il se déplaça sur le côté pour le laisser entre, et il passa sa langue entre ses lèvres. Il n’arrivait pas à y croire. « Qu’est ce que tu fais là Julian ? » Il essayait de comprendre ce qu’il se passait. Il avait les yeux injectés de sang, et il regardait son corps. Musclé ? Ouais, peut-être. Il n’en savait rien, et ça lui était égal. « Julian, qu’est ce qui se passe ? Comment ça se fait que tu sois là ? » Il passait sa langue entre ses lèvres et il respirait lentement. Il n’aimait pas ça. Putain. Il avait peur que Julian soit en danger et c’était le cas. Il alla se faire un café, et il en posa un autre sur le comptoir pour le donner à Julian. Lui aussi devait être choqué de retrouver son meilleur ami. Comme il le disait, il avait du faire beaucoup de chose pour retrouver son ami. Et ce soir, c’était… quelque chose.

Alexander n’en croyait pas ses oreilles. Il devait se justifier auprès de son meilleur ami, et ce dernier tenait des propos qui laissaient entendre qu’il était au courant des trafiquants poursuivants le jeune drogué. Il avait bien compris que Julian connaissait la raison de sa fuite mais il ne voudrait pas l’avouer. Il avait un peu honte d’être un gros accro tel que ça, il n’était pas spécialement fan du genre de réaction que Julian pouvait avoir. C’était son meilleur ami, il avait le droit d’être méchant. Il l’aimait et s’il faisait ça c’était pour son bien, car Julian tenait trop à Alexander pour le regarder se détruire de l’intérieur. Il soupirait légèrement, et il alla sur la table du salon pour s’asseoir, et prendre sa tête entre les mains. Il essayait de comprendre ce qu’il se passait mais il avait du mal à saisir. Julian voulait quoi, en fait ? Il passait sa langue entre ses lèvres et il se redressa, et se retourna vers Julian.

Il le regardait ; il avait changé. Des années qu’ils ne s’étaient pas vus donc forcément les traits du temps s’étaient accentués et avaient fait place à des rides jeunes. Aujourd’hui, il était temps qu’Alexander se justifie sur sa fuite et ses actes. Qu’allait-il pouvoir lui dire ? Devrait-il être franc ou devait-il le faire fuir ? Il était parti pour les protéger et maintenant ils étaient en danger. Julian, Manhattan… les deux faces d’un même triangle. Il avait peur, très peur. « Tu n’aurais pas pu m’aider sans t’impliquer davantage et te mettre en danger. » Il se leva et se dirigea vers le comptoir pour poser ses deux mains à plats dessus. Il finit son café d’une traite et le mit dans le lave-vaisselle. Il secouait la tête. Comment allait-il croire ce qu’il pouvait voir ? Il passa une main dans ses cheveux et il tapa légèrement du poing sur le marbre. « Putain mais Julian ! J’ai fais tout ça pour te protéger. Toi et ELLE. Mais t’as tout gâché, elle aussi ! Pourquoi est-ce que tu as fais ça ? Merde, t’es vraiment le roi des cons. J’ai pas les moyens de les rembourser, j’ai même trop peur pour voir ces enculés ! » Il fronçait les sourcils. Et merde.

Il regardait son meilleur ami et il passait sa langue entre ses lèvres. Il ne voulait pas qu’il s’implique dans ses graves problèmes, c’était trop dangereux et il n’allait pas le mettre au péril de tous inutilement. Pourquoi ne pas prendre conscience que ce qu’il voulait, c’était le mettre hors de danger ? Mais Julian aimait Alexander comme on aime un frère, et il ferait toujours attention de l’aider à sortir de sa merde. Il fronçait légèrement les sourcils et repoussa la main de son ami posait sur son épaule en reculant. Il se dirigea vers la baie vitrée et l’ouvrit pour chasser l’odeur d’herbe qui flottait. Pourquoi devait-il se justifier ? Le seul moyen était de jouer la carte de la méchanceté, d’être mauvais, de faire ne sorte que Julian le haïsse. Tant pis s’il se prenait une bonne pêche dans la gueule. C’était mieux que de risquer la mort de son ami. « Tu sais quoi ? Dégage, prend la porte et va rejoindre ta salope de Manhattan. » Il souffrait à dire ces mots là. Il ne le pensait pas et traiter Manhattan de salope, c’était de la souffrance à l’état pur. Mais comment faire accepter à Julian qu’il voulait les mettre à l’abri de ses ravisseurs ? Il ne le comprenait pas, et le seul moyen était d’être juste méchant. « Je n’ai pas besoin que tu m’aides, ok ? T’es un trou du cul qui veut juste se serrer Manhattan. Mais je t’explique, j’ai dormi dans son pieu bien avant toi ! Dégage, casse toi, ne me parle plus ok ? » Il serrait les dents. Il allait être mauvais, et tant pis pour les conséquences. Il se dirigea vers la porte d'entrée, et l'ouvrit. Il fit un grand geste pour désigner la sortie et mettre des actions à ses paroles. Autant faire les choses en grand, s'il devait se faire assassiner.