Voilà environ déjà 10 minutes que j'étais arrivé dans le café qui n'était pas trop loin de mon mobile-home, et cela pour rencontrer une de mes fans. Je dois dire que je n'avais pas l'habitude de faire ça. J'avais souvent la flemme de répondre, non pas parce que les personnes m'écrivant ne m'intéressaient pas mais parce que j'étais de nature assez fainéant et froid. Néanmoins, une lettre particulière avait attiré mon regard et à ma grande surprise je n'eus pas à me poser cinquante fois si je voulais y répondre, parce qu'il fallait y répondre. Cette lettre, qui était arrivé un lundi matin était écrite par une jeune femme qui avait apparemment trouvé quelque chose de rassurant dans ma façon d'écrire, ce qui me fit très plaisir. Je lui avais donc donné rendez vous dans ce petit café, afin de faire sa connaissance et de ne pas trop l'intimider en choisissant un lien assez neutre. Moi qui n'aimais pas le monde, je n'étais pas gâtée parce qu'on était en plein après midi et qu'il y avait déjà pas mal de groupes de jeunes squattant sur la terrasse.

En les voyant, j'eus envie pendant quelques secondes de retourner quelques années en arrière et les souvenirs de l'Alaska me revenait en tête. L'air froid et humide de l'hiver, les animaux et surtout, surtout la solitude si opposé à la ville de Straddie. J'étais dos à la porte d'entrée parce que je n'aimais pas voir toutes les personnes arriver. Je n'aimais pas la façon dont ils avaient de me fixer, soit parce qu'ils m'avaient vu sur la couverture d'un de mes bouquins ou parce qu'ils avaient entendus parler de mon escapade au fin fond d'un pays sans rien. J'espérais seulement que la femme que j'allais rencontrer allait me voir en premier et m'aborder parce que j'étais toujours très timides aux premiers rendez vous.