02 Avril 2012 — Cher journal, excuse moi de ne pas avoir écrit depuis quelque temps, j'avoue avoir été bien occupé par mon boulot, et puis les sorties je ne les compte plus, il faut bien s'amuser pour se vider la tête et oublier la solitude non ? Bref, si je t'écris ce soir c'est parce que j'ai pleins de souvenirs qui me sont remontés à la surface. Tout à l'heure lorsque j'ai traversé le parc pour me rendre au bureau, j'ai vu une bande d'amis qui grignotaient sur un banc, enfin ils n'étaient pas tous assis, ils étaient une dizaine. Et ça m'a vraiment choqué d'entendre combien ils insultaient et traitaient un des leurs. C'est vrai, il y avait un petit garçon debout près du banc, mais qui n'avait pas l'air très heureux de se trouve là, comme si c'était plus par obligation que par envie. Les autres rigolaient et chuchotaient des choses à l'oreille de chacun en le regardant et en le pointant du doigt, et lui faisaient des blagues idiotes à propos de ses oreilles décollées... Lorsque je vis cela, j'eus un énorme déchirement au coeur, pas qu'un pincement non, un vrai déchirement, c'était horrible de me rappeler mon enfance et mes années collège... Voilà pourquoi je voulais les partager avec toi, car il me semble que je ne t'avais pas encore touché un mot là dessus.

Pour commencer, c'est vrai qu'essayer de s'intégrer dans un groupe lorsque l'on arrive en classe de 5ème dans un collège de grande ville où il y a forcément des groupes déjà formés, c'est très dur. Lorsque mes parents m'obligèrent à venir à New York, j'étais un petit garçon timide, très mal dans sa peau à cause de son physique, car oui à l'époque j'étais loin d'être une bombe sexuelle. avec mes tâches de rousseur et mon nez un petit peu hors norme, il faut dire que je n'étais pas très attirant. Et à cet âge là le physique, ça classe les gens dans des boîtes et c'est dur de se défaire des étiquettes que l'on nous attribue. J'ai donc tant bien que mal essayé de me faire des amis, mais n'osant pas parler et n'osant pas répliquer lorsque l'on me faisait des remarques ou bien des blagues, je me laissais marcher sur les pieds, et je passais 3 années de collège merdiques, enfermé sur moi même et à recevoir les insultes ou les commentaires déplacés des autres élèves. Pour me prouver que j'étais pas un bon à rien je me suis investis dans le travail et j'étais un excellent élève. Mais voilà, je n'ai rien connu aux plaisir de la vie avant le lycée, et ça a été un coup dur, très très dur...

05 Mai 2012 — Cher journal, je te demande encore de m'excuser pour cette petite interruption, mais j'étais bien trop occupé au bureau. Voilà aujourd'hui je me souviens de ma première rencontre amoureuse, de cette fille, Gaïa. Ne me demande pas comment elle m'est revenue à l'esprit, tu te moquerai de moi. Bref, je voudrai te parler d'elle et te raconter notre rencontre, c'était un souvenir que je ne voulais pas oublier, et pourtant il commence à s'estomper, alors je vais le mettre sur papier avant de ne plus me rappeler des détails. Pour commencer c'était en classe de 1ère. Lorsque je commençais à changer physiquement et à me métamorphoser en petit homme, que je devenais quelqu'un d'existant et de moins timide grâce aux gens formidables que j'avais rencontré en seconde. Gaïa elle, elle était en seconde justement, et c'était une jeune fille discrète, sans problèmes, qui avait l'air très intelligente et du style un peu première de la classe. Je ne l'avais jamais fréquentée car elle traînait souvent seule, même si elle avait quelques amies, et surtout des filles. Du coup pour l'aborder cela aurait été un peu suspect de ma part. Je me suis contenté de l'admirer à la cantine, ou lorsqu'elle gribouillait sur du papier à la pause de midi sur un banc sous le grand arbre. J'aimais beaucoup la croiser dans les couloirs, elle baissant les yeux pour ne pas qu'on la regarde, son parfum discret mais fleuri embaumant le couloir à son passage. Elle savait s'habiller classe, mais toujours discret, sans utiliser des couleurs flashys, ou des accessoires trop voyants. Elle avait l'air d'une princesse avec sa longue chevelure dorée et malgré ses lunettes. Elle avait de l'allure, pourtant si petite et si fragile, elle avait l'air d'être quelqu'un qui n'osait pas se révéler au monde, mais quelqu'un qui savait ce qu'elle était. Ce n'est que 5 mois après que je l'eus remarquée que je me décidai enfin de faire sa connaissance et de lui adresser la parole pour la première fois. Ce fut lors d'une soirée costumée organisée par le lycée, j'étais déguisé en prince, car je voulais être beau et désirable, et devinez comment elle avait choisit de se déguiser ? En Cendrillon. Quel chanceux j'étais ! Nos cerveaux avaient réussis à se connecter, enfin ça c'est de la superstition, mais je vais finir par y croire avec cette coïncidence ! Enfin bref, voilà que pendant le slow Vivo per lei je me suis approchée d'elle et lui ait tapoté sur l'épaule gauche. Lorsqu'elle se retourna et me regarda avec ses grands yeux bruns, je n'oublierai jamais ce regard, et qu'elle me lança un adorable sourire, je sentis mon coeur tambouriner à l'intérieur. Je n'eus qu'à lui tendre la main pour qu'elle accepte de danser avec moi. Pas une parole, juste un regard suppliant et des yeux brillants, accompagnés d'un sourire des plus sexys, et la voilà dans mes bras, sa tête effleurant mon épaule, et mes mains caressant ses hanches. Qui aurait cru cela, je n'aurai jamais imaginé qu'elle accepte de danser, et encore moins avec moi. Mais ça y est, on était l'un contre l'autre, comme si on se connaissait depuis toujours, et c'était le début d'une belle histoire. Je ne raconterai pas comment elle s'est terminée, car c'est encore trop douloureux. Je ne veux pas me dire que le destin nous a séparés alors que nous vivions un amour fou. Et que l'on s'aime encore d'ailleurs. Je suis sûre qu'elle m'a oublié, comme j'ai été obligé de le faire. C'est tellement dur de se dire que l'on devait se quitter par amour, juste à cause d'un fichu déménagement qui a tout foutu en l'air... Je maudit mes parents depuis ce jour. Bonne nuit journal, je vais aller me faire quelques shooters sinon je ne pourrai jamais dormir...

THE END